Paul Dalbret

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Paul Dalbret un Belge devenu plus Gombertois que les Gombertois

Auguste Paul Van Trappe, dit Paul Dalbret, né à Paris (11ème) le 2 avril 1876 et mort à Chateau Gombert le 3 mars 1927, est un auteur-compositeur-interprète français. D’abord interprète, il devient auteur-compositeur à partir de 1907. Sa première chanson La légende des flots bleus rencontra rapidement un véritable succès. Interprétée par de nombreux artistes et en particulier par Berthe Sylva et Simone Langlois, elle est une des compositions de Paul Dalbret à être passée à la postérité avec Les hiboux, reprise par Édith Piaf. On peut citer encore La valse chaloupée (1908), Ne jouez pas aux soldats (1921), et surtout Arrêtez les aiguilles (1925). il s’est produit à de nombreuses reprises à Marseille.

Séduit par la ville et l’accueil de ses habitants, il décide de s’installer dans le quartier de Château Gombert où son ami Henri CARBONETTA dit « DEROUVILLE » possède une maison au chemin des Paroyes qui deviendra en 1936, l’avenue Paul Dalbret.

Dalbret
Paul Dalbret, artiste lyrique
Affiche pour l'Alcazar de Marseille

On le retrouve sur de nombreuses scènes parisiennes, à la Pépinière, au Concert européen, au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse, au Palais de Cristal, à la Scala, à la Gaité-Rochechouart (1903), ou au Bataclan, entre autres. À l’âge de 28 ans, il commence à enregistrer chez Pathé, où il reste sous contrat jusqu’en 1924. Il enregistre également chez Odéon de 1904 à 1910.

Georgius, un chansonnier Parisien, raconte dans ses souvenirs qu’il connut Dalbret en 1910 et il en dit « On le disait très riche, immensément riche, en citant son papier à lettre à l’angle duquel figurait : Dalbret, Château Gombert Marseille. Un château ! Disions-nous, très impressionnés. Ce qu’il a dû en gagner le veinard. On n’apprit que plus tard que Château Gombert était le nom d’une localité de la banlieue de Marseille » (Biographie par Adrien ECHE)

Discographie

Liens externe vers des biographies de Paul Dalbret

Sur le site : Wikipédia

Sur le site : Du temps des cerises aux feuilles mortes

Sur le site : BNF Data  (possibilité d’écouter ses chansons)

C’est 1904 qu’il est engagé au théâtre de l’Alcazar à Marseille. Séduit par la ville et l’accueil de ses habitants, il décide de s’installer dans le quartier de Château Gombert au chemin des Paroyes dans une propriété mitoyenne de celle construite par «Dérouvile » un auteur -compositeur des ses amis . Dès lors, il mène une carrière bien remplie, tant sur les scènes parisiennes que Marseillaises, jusqu’à la déclaration de guerre.

Un investisseur avisé : Le lotissement DALBRET

Quatre des cinq maisons
Sur la droite, le nom de la maison est encore visible
Vue d'avion en 1959 (IGN)

Merci aux gombertois qui m’ont aidé à parfaire cette recherche originale et intéressante.

L’originalité de son lotissement, c’est qu’il a donné aux maisons construites le nom de certains de ses success.

Plan du lotissement

Un homme d'honneur et d'engagements

Profondément meurtri par la regrettable affaire du XV ème corps il a consacré une bonne partie de son temps à parcourir les villes du nord de la France et de la Belgique avec une fanfare patriotique « Phalange glorieuse des tambours et clairons anciens combattants du 15ème corps » défendant l’honneur des méridionaux. Il s’est également impliqué dans de nombreuses manifestations liées aux anciens combattants en assurant des prestations gratuites au profit des victimes de la guerre.

Sur le drapeau de sa fanfare on peut lire « Union Nationale des Anciens Combattants Tambours et Clairons Marseille XVème Corps d’Armée »

La fanfare au complet avec les boutons neufs
I
Challes les Eaux 1924
Tournais (Belgique)
La Chaux de Fond (suisse)
Dalbret-CAG
Dédicace pour le CAG dont il était Président d'Honneur
Dalbret-Sallier
Dédicace pour le père d'un soldat mort dans la funeste bataille de Morhange
Photo Dalbret (10)
Carte souvenir

Dans sa propriété Gombertoise « le Petit Clot » il recevait régulièrement ses amis de Paris: Maurice Chevalier, Georgel, Mistinguett, Yvette Guilbert, Andrée Turcy, André Garnier et bien d’autres artistes connus de l’époque.

Aux Paroyes, Mme Bonifay sa voisine se souvient (Le méridional du 24 oct 1953) : « Souriant aimable, toujours habillé comme s’il allait rentrer sur scène. A toute heure de la journée il portait un col cassé et un nœud papillon blanc. Il adorait la musique militaire et les cliques se succédaient. A cette époque j’avais un cheval marron « coquet » nerveux et capricieux. La musique le rendait fou. Dès les premières notes il ruait dans les brancards, plus moyen de le tenir. Lorsque nous devions le faire travailler mon mari m’envoyait demander à Monsieur DALBRET si aujourd’hui il comptait faire de la musique. »

Paul Roman un autre voisin, raconte dans le Provençal « Dans le jardin de sa villa il présentait sa fanfare à ses nombreux amis de passage. Les concerts avaient lieu le soir, les arbres étaient criblés de lampions, et nous étions quelques gosses qui, juchés sur un figuier, assistions au récital. »

Parti trop tôt !

Bien qu’âgé de 38 ans et marié, il est envoyé directement sur le front. En 1915, il est victime d’une attaque massive au gaz moutarde qui le contraint à passer de longues mois en convalescence dans un sanatorium. Il est alors réformé définitivement. Jusqu’à la fin de la guerre, il compose et enregistrera de nombreuses chansons à caractère patriotique. Malgré les difficultés respiratoires consécutives à son gazage, il reprends dès 1919 le chemin des scènes de spectacles et des tournées, tant en province qu’à l’étranger (Belgique). Mais à partir de 1924, son état pulmonaire s’aggrave et il doit progressivement ralentir ses activités. Il arrête définitivement les séances d’enregistrements qui l’épuise. Alité depuis plusieurs mois à la suite d’un malaise sur scène, il s’éteint à Marseille le 3 mars 1927 dans sa propriété du Petit Clos. Il allait avoir 51 ans.

La municipalité de Marseille honorera sa mémoire en donnant son nom à l’avenue qui sera ouverte près de son ancien domicile « Le Petit Clot »

Paul Dalbret est ainsi un des rares chanteurs de la Belle Époque a avoir une rue à son nom.

L'avenue Paul Dalbret
En convalescence dans sa propriété
1918 avion tombé 1-web
Avion piloté par l’aviateur Montel, tombé à Château-Gombert le 14 novembre 1918 (Dalbret photographe)

Le 14 novembre 1918 un avion est tombé dans un champ en dessous du village vers la Fumade. Dalbret, étant un des rare Gombertois à posséder un appareil photo, se déplace pour immortaliser la scène.

Il pose devant l’avion renversé tenant un casque à la main.

Selon la famille d’un des personnages sur la gauche de la photo, les dégâts causés par les curieux ont été plus importants que ceux de l’avion par lui-même.

Grace à une belle action de notre ami regretté André TRINQUIER, sa tombe, dans le cimetière du village, menacée de déshérence, a été rénovée et un budget a été affecté à son entretien par la Ville de Marseille.

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