Propriété La Montezane
Les plus anciennes mentions citant la présence d’un moulin datent de 1635 ou dans un registre fiscal de possédants biens il est indiqué que sur la base de l’inventaire de 1595, Jean Tardieu et Honoré GRILLET ont payé leur taxes. Ces deux noms, liés au moulin, sont cités par la suite comme confronts ou autres. Ce qui confirme que le moulin est déjà en service avant 1595. Plusieurs propriétaires se succèdent, en général ce sont des familles de négociants marseillais qui se réservent la « Grande Campagne » et concèdent en fermage l’exploitation du moulin, des bâtiments et terres attachées. Les terres sont plantées principalement de vignes, arbres fruitiers et oliviers comme dans quasiment tout le terroir quand il n’y a pas d’eau.
En 1827 Mme Louise de LAVISON veuve de LOMBARDON CACHET de MONTEZAN Comtesse de GARNERANS, achète pour le compte de ses deux enfants mineurs avec une indemnité attribuée aux expatriés de la révolution (la part des émigré de la révolution), la campagne dénommée « Moutte ».
La propriété sera exploitée en fermage avec réservation de l’usage de la grande campagne pour les propriétaires. Mlle Caroline de Lombardon Cachet de Montézan et la famille Rasque le Laval s’installent dans la vielle demeure Provençale en 1919. Ils débaptisèrent la campagne « la Comtesse » qui devint « La Montezane » pour ne pas qu’elle soit confondue avec la campagne « La Baronne » à l’entrée de Château-Gombert.
Les différentes acquisitions successives par les familles LOMBARDON-MONTEZAN ont porté à environ 15 hectares la surface de l’ensemble des terrains et propriétés composant la Montezane.
L’emprise de la propriété englobait environ:
- Du nord au sud: le terrain sur lequel sera construite en 1937 l’école de l’avenue F.Durbec, jusqu’à l’avenue située après le premier rond point de la traverse de la rose.
- De l’est à l’ouest: De la traverse de la rose au ruisseau avec quelques pièces de terre situées au delà du ruisseau.

Les noms de la propriété au fil des actes consultés
Le moulin de Tardieu
La Tardieusse
La Campagne Moutte
La Comtesse
La Montezane




Ce moulin a fonctionné jusqu’à la fin du 19ème siècle. Bien que le toit ait à présent une forme sphérique, on imagine qu’il eut des ailes à entoiler comme les autres moulins de la région. Le 25 novembre 1856 il y eut un tempête de vents si forte que le moulin en perdit ses ailes. Celui du Cavaou (moulin de Jean ROLLANDIN) subit le même sort.
Sur la plupart des titres de propriété il est indiqué comme étant dans un enclos avec un accès indépendant par le chemin de Château-Gombert à la Rose. Il est cité dans l’inventaire des possédants biens à Château-Gombert en 1679 comme « le moulin de Tardieu ».
Le premier moulin d’Allauch, construit à la suite à la grande sécheresse de 1521, a été édifié en 1530 sur la « Coste d’Allauch » à la demande de Jacobus Blanqui. Son fils Bertrand en hérite et le vend. En 1553, il demande la construction d’un second moulin qui entrera en action en 1555. Il est probable que celui de la Montézane soit de la même époque.





En 1737 la propriété qui s’étend sur une surface d’environ 45 carterées (9 hectares) comprend :
3 bâtiments,
4 puits,
1 moulin à vent
205 oliviers,
10 chênes,
2 noyers,
24 figuiers,
44 poiriers,
13 amandiers
Plusieurs centaines de pieds de vignes
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En 1809, la Futaille de cave représente une capacité totale de 39 629 litres de vin répartie:
Dans la maison du meunier
1 cuve en pierre (2572 L)
2 tonneaux (2860 L)
Dans la campagne La Tour
2 cuves de en bois cerclées de fer (4500 L)
10 tonneaux (7678 L)
Dans la Grande Campagne
3 cuve en bois cerclées de fer (8682 L)
16 tonneaux (13337 L)
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Le moulin et les deux bâtiments sont donnés en fermage à un ménager Gombertois. La maison de la Grande Campagne est réservée à l’usage du propriétaire qui habite Marseille.

Les moulins de pierres ou moulins tour.
Par opposition aux moulins sur pivots, les moulins tours ont un corps maçonné. Les matériaux employés dépendent de la région de construction. Le prix du transport étant élevé autrefois, les maçons de servaient sur place. Moellons calcaire recouvert d’un enduit à la chaux pour la Provence, pierres blanches de taille en aquitaine, granit en Bretagne, briques dans le nord.
En Provence, le corps est cylindrique. Le mur est percé d’un voir deux fenestrons. La toiture est recouverte de longues planches. Elle est en deçà de la maçonnerie. Elle ne déborde pas. Il ne sont pas très haut. Ce n’est pas nécessaire, car le vent est puissant au raz du sol (mistral, tramontane) . Dans ce type de construction, seul le dôme tourne pour orienter les ailes au vent. Il tourne sur lui même grâce à des galets roulant sur une pièce circulaire appelée sablière posée au sommet du corps. L’orientation se fait par un manche que l’on fichait dans la sablière supérieure, horizontalement, et que le meunier poussait à la sueur de son front, soit encore par un cabestan interne, sous le dôme, s’accrochant d’une part à la toiture et d’autre part au mur circulaire.



Vie de village


Les Gombertois et La Montezane



Vues d'artistes
Souvent représenté avec un champ de blé devant, je n’en ai jamais trouvé dans les descriptifs étudiés. C’est de la vigne qui est plantée tout autour du moulin et dans les pièces adjacentes















Ludovic de LOMBARDON-MONTEZAN
Avec la complicité de notre ami regretté Maurice MARECHAL

Ludovic de LOMBARDON-MONTEZAN, né à Marseille le 12 décembre 1839 décédé en 1917. Notable Marseillais proche de la noblesse dite « de robe », fils d’un avocat, lui même avocat et avoué. Résidait à Marseille rue de Rome et avait pour résidence d’été le château de la Padouane aux Aygalades
Surnommé « tutu-panpan » car très tôt passionné de l’instrument provençal. Sa fortune lui permit de réunir une riche collection d’instruments anciens. Fréderic Mistral le sollicita au moins à deux reprises : 1 Lorsqu’il souhaita équiper le groupe de tambourinaire qu’il avait fondé à Maillane « li Cardelin » (qui existe toujours). 2 Lorsqu’il voulut compléter la collection du banquier Ernest COUVE, acquise pour le musée Arlaten au lendemain de son (1/2) prix Nobel en 1904. Après lui avoir procuré des timbalons et une paire de « palets » (cymbalettes); le bon Ludovic fit même cadeau d’un « bachas » au père de Mireio.
A sa mort ses héritiers firent don de la quasi totalité de sa collection au Musée du vieux Marseille, situé à l’entrée du parc Chanot. Pendant la guerre de 39-45 sous prétexte de les soustraire à la rapacité de l’occupant les instruments, méthodes imprimées et carnets de répertoire manuscrits furent répartis entre les principaux membres de l’association et jamais restitués.
En 1883 il publiait dans « La Provence artistique et pittoresque » sa « notice sur les tambourins et les autres instruments de la musique provençale » qui complète avec bonheur « lou tambourin » de l’aixois François VIDAL. En 1887 il fondait un groupe de jeunes musiciens : « leis Escoulans Tambourinaires » qui anima nombre de fêtes et « roumavagi » pendant une dizaine d’années. Il entretiendra une collaboration suivie avec « lei tambourinaires de Santo Estello » et les musiciens aubagnais.
Bien qu’il appartient au « gratin » local il parlait et écrivait un provençal maritime digne des « troubaïres Marsihes », sa correspondance avec Frédéric MISTRAL faisant foi.
A l’occasion de ses funérailles, Joseph BOEUF, tambourinaire et facteur d’instruments composa sa marche funèbre « la padouane »
Et demain???
Et pourquoi pas utiliser l’ex réserve foncière de la LINEA pour créer un contournement du village par le bas et que notre village redevienne un lieu paisible peuplé de commerçants . Certainement que les anciens commerces devenus comme ailleurs obsolètes du fait de l’évolution des pratiques d’achats ne reviendrons pas, mais on peut imaginer le futur avec optimisme plutôt que de se lamenter sur un temps révolu.