Dernier loup

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Le dernier loup tué dans les collines de Château Gombert

En 1872 à Château Gombert, un loup est tué par Toussaint Pignol. On peut le voir au Muséum d’histoire Naturelle de Marseille, sa hauteur au garrot est de 70cm, ce qui est assez rare avec le loup d’Europe.

Loup Chato
Le loup gombertois
Loup
Belle dentition
Canis lupus Loup d’Europe.Tué à Château-Gombert, Marseille en 1872. Dernier loup tué dans la région marseillaise. MHNM.13391.0 - Collection Muséum de Marseille.
Ancienne mise en scène

Loup tué à Château Gombert, Un texte d’André Trinquier 

« Cette histoire, c’est la vraie histoire de la fin du dernier Loup tué à Château Gombert par Toussaint PIGNOL, telle que les anciens du Village nous l’ont transmise . »

Il parait que cela s’est passé en 1872, il y a presque de cent quarante ans, sur les Couestes, à Château Gombert.

Il existait à l’époque une vaste propriété ‘L’ERMITAN’ située tout près des Couestes et jouxtant le cimetière qui porte son nom, et dans cette propriété il y avait une profonde tanière, le trou de Loup !

Le Loup s’y terrait toute la journée, et ce n’est qu’à la nuit tombée qu’il en sortait pour dévaster les poulaillers des fermes environnantes.Malgré les pièges tendus, toutes les chasses, et toutes les battues successives, il avait été impossible aux Gombertois de pouvoir abattre ce Loup.

Toussaint PIGNOL qui ‘menait’ cette Campagne, âgé à l’époque de cinquante cinq ans, avait lui aussi vu comme beaucoup d’autres de ses amis paysans, le poulailler de sa ferme complètement exterminé par la bête. Il prit donc la résolution d’avoir sa peau tout seul, et de ce jour il alla toutes les nuits se mettre à ‘l’espère’ avec son nouveau fusil à broches, un ‘LEFAUCHEUX ’ calibre 16 qui remplaçait son ancienne pétoire à piston.

‘L’espère’ était toujours infructueuse, ses amis et tous les autres Gombertois n’arrêtaient plus de ce moquer de lui, certains même ne croyaient pas du tout à la présence du Loup. Pourtant à force de persévérance, une fameuse nuit, de deux coups de chevrotines de son fusil de chasse, il mit enfin un terme à l’existence de ce grand fauve. 

Raide mort le Loup, un Loup impressionnant et énorme, toisant plus de 70 centimètre au garrot !

C’était la fin du dernier Loup vivant en Provence.

Alors le lendemain, Toussaint PIGNOL fier comme ‘ARTABAN ’ traversa le Village, et amena la dépouille de la pauvre bête au Bar de L’Avenue de Château Gombert qui était tenu à l’époque par ce brave Monsieur CASSIEN, il déposa la dépouille du Loup sur la grande table devant tous ses amis médusés, il n’en manquait pas un à ce moment là, car c’était l’heure de l’apéritif, et ils étaient bien sur tous accoudés au comptoir.

Pour un certain temps Toussaint PIGNOL était devenu le héros du Village.

(Pour la petite histoire, il parait que ce Loup était ‘cafi’ de poux, et qu’après été avoir soupesé, puis tourné et retourné maintes fois dans tous les sens, tous les clients du Bar et tous les curieux en furent eux aussi complètement infestés, et alors là, je ne vous raconte pas la suite,……… on croit savoir qu’à leur retour dans les chaumières, ce ne fut pas leurs fêtes.)

A cette époque là, le Musée de château Gombert, aujourd’hui Musée du Terroir Marseillais n’était pas encore créé,(il a été créé en 1928 par Jean Baptiste JULIEN PIGNOL) c’est le Muséum d’Histoire Naturelle de la Ville de Marseille qui pris en charge l’animal et naturalisa sa dépouille .

Le Loup y est toujours exposé. (Muséum de Marseille) voir photos.

Collier pour protéger le chien des attaques du loup (musée du terroir marseillais Chateau-Gombert)
Un piège à loup
Un autre piège à loup

Un article de presse dans « La Provence » en hommage à notre ami et complice André TRINQUIER, parti trop tôt.

LA FIN DES LOUPS EN PROVENCE, Écrit par J.O.. le Mardi 23 janvier 2007 

En Provence c’est le dernier grand fauve qui survit, on le trouve dans les forêts, les collines du Lubéron ou la plaine de Crau. cela a donné lieu à nombre de croyances plus ou moins fondées…

Il était dangereux de le nommer, au risque de le faire venir, les bergers le nommait par des sobriquets, par exemple « lou pèdescaus » : le va-nu-pieds, car « quand parlas dou loup, sort de son trau »: Quand on parle du loup, il sort de son trou.

Lorsque les troupeaux immenses traversent la plaine de Crau, les loups suivent et se servent lorsque les brebis agnèlent, les bergers sont accusés par la population locale « lis abeié davallon li loup »: de descendre le loup des montagnes.

On disait que si le berger compte son troupeau, la dernière brebis était mangée « la darniero coumtade, lou loup l’a manjado », aussi employait-il une astuce en évitant de donner un chiffre « uni cent, uni cent cinquanto… »: environ cent, environ cent cinquante… (le fond de vêrité, c’est que la brebis qui traîne est souvent une éclopée qui a beaucoup de chance d’être choisie par le loup lorsque l’on sait que les troupeaux comptaient souvent autour de 20000 têtes, et que le « chin »: le chien de garde ne pouvait être partout).

Le cri de ralliement pour les gens et les chiens en cas de présence du loup était « Azoup! Azoup! »: Au loup!

Le premier loup tué était mangé par les bergers, mariné à l’huile d’olive et au vinaigre, assaisonné d’oignons, d’ail, de laurier et de clous de girofle. Les os étaient mis de côté « gardas ben lis os », ensuite ils étaient brisés et chaque berger repartaient avec un bout d’os ou un morceau de la peau du loup pour s’assurer la protection de leur troupeau.

En dehors des bergers, les loups pouvaient être tués par les gens fréquentant la campagne ou la forêt: agriculteurs, bûcherons, charbonniers… Certains capturaient un louveteau et l’élevaient, ce qui leur permettaient de gagner de l’argent et des présents on l’exhibant dans les fermes et les villages, on les a appelés les « montreurs de loups »(On sait combien il est simple d’enlever un louveteau à sa mère et de « l’imprégner » à l’homme, d’autant plus que les parents n’attaquent pas l’homme. J’ai pu le constater à chaque approche d’une nichée!).

La battue « la bufo », était déclenchée par les autorités, ce qui laissait peu de chance au loup poursuivi et permettait une chasse non autorisée: « elle ne servait le plus souvent, qu’à la chasse au lièvres et autres gibiers », selon un lieutenant de louveterie. Un exemple, dans le Ventoux en 1809 une battue regroupe 11 communes et 131 chasseurs…

  • Le 18 Juin 1805, François Trebousson et Nicolas Mayère capturent dans le Lubéron sur la crau de saint-Phalez, dans le vallon de Laladet, quatre louveteaux.
    Le 13 décembre 1775, daniel Perrotet va tuer un loup à coups de « lichet » à Puget de Lauris
    Le 13 Juin 1806, Jean-Baptiste Berger abat une louve à Rustrel
    Le 8 Juin 1805, Jacques Cotton capture 7 louveteaux dans la combe de Cabriolle, au-dessus du puy à Bédoin.
    En 1890, Brunel Frédéric va tuer un loup à Brouzet lès Alès
    En 1890, un loup est tué à Saint-Gilles dans le Gard (Il est naturalisé au muséum de Nîmes)
    Le 4 mars 1785, un loup tué au quartier de l’angustine par jean Icard berger de ST saturnin d’apt
    Le 30 mars 1782, à Vitrolles,, un loup tué par françois Motte
    En 1872 à Chateau-Gombert, près de Marseille, un loup est tué par Toussaint Pignol (On peut le voir au Muséum d’histoire Naturelle de Marseille)