Guerre de 14-18

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14-18 un tournant de l'histoire

2 août 1914, mobilisation générale. 

Embarqués à Toulon les 6 et 7 aout 1914, déjà 3 tombent à Dieuze le 20 août, au cours de celle cruelle bataille ou le XV ème corps en plus de voir ses jeunes décimés a dû subir les foudres d’une injuste propagande qui a laissé tant d’amertume dans les mémoires. 

Ce sont 18 jeunes du village qui ne verront pas Noel 2014…. 83 n’en reviendront pas.

Chateau Gombert en 1901
Avion tombé en 1918

Les éléments qui ont marqués Château Gombert

  • 2 aout 1914, mobilisation générale. Embarqués à Toulon les 6 et 7 aout 1914, déjà 3 tombent à Dieuze le 20 aout, au cours de celle cruelle bataille ou le XV ème corps en plus de voir ses jeunes décimés a dû subir les foudres d’une injuste propagande qui a laissé tant d’amertume dans les mémoires. Ce sont 20 jeunes du village qui ne verront pas Noel 1914.

  • 1 novembre 1914, Création du premier hôpital temporaire de la banlieue qui deviendra l’Etablissement d’Assistance aux Convalescents Militaires de Château Gombert (ACM N° 44).

  • 3 septembre 1917, Les hommes étant mobilisés, le Comité des Dames succède à celui des messieurs jusqu’en 1919 pour la gestion de L’ACM 44

  • 15 septembre 1919, création du comité pour l’érection d’un monument aux morts élevé à la mémoire des enfants de Château Gombert morts pour la France.

  • 21 juin 1921, la place aux Aires (des 7 aires à fouler le blé qui y étaient établies) est renommée Place des Héros en l’honneur des combattants Gombertois

  • 30 juillet 1922, inauguration du premier monument aux morts avec une statue du sculpteur Eugène GOSSELIN, financé par une collecte auprès de la population et la participation de la ville et du Département.

  • 11 novembre 1957, restauration du monument et remplacement de la statue par une œuvre du sculpteur marseillais Louis BOTINELLY.

Le départ vers le front de l'Est
La triste réalité des batailles

La vie au village

La France étant en Guerre, plus de fêtes organisées jusqu’en 1919, et même jusqu’en 1922, car à cette époque, dans le Village la tradition de deuil voulait que lorsque un malheur survenait dans une famille, son cheval ne défile plus à la cavalcade de la Saint Eloi durant trois ans. Plus généralement, très peu de festivités seront organisées à Château Gombert durant ces trois années.

Le comité d’intérêt de quartier ne reprendra ses activités que le 11 juin 1921.

 

Recencement des chevaux

Les chevaux sont réquisitionnés, les familles sont sollicitées au titre de l’effort de guerre pour financer l’armement.

Au moment de la mobilisation, la réquisition a été organisée aussitôt, encadrée par la loi de réquisition du 3 juillet 1877, dès le début d’août 1914, par un comité d’achat des armées selon un barème fixé par une circulaire du Ministre de la guerre. Les chevaux achetés sont triés et affectés à des destinations diverses : monte, trait des pièces d’artillerie, trait des véhicules de la logistique, etc. Une batterie d’artilleries nécessitait 225 chevaux !

On a estimé que 760.000 chevaux environ ont trouvé la mort pendant les quatre années du conflit (1). La population d’équidés au début de la guerre était d’environ 3.200.000 têtes, toutes races confondues, en France. Entre 1914 et 1918 les réquisitions successives vont ponctionner sur le territoire 950.000 chevaux

La réquisition des chevaux
Port de Marseille

Avec la guerre, le quotidien des femmes du village est fortement bouleversé. Après le départ au front des hommes, elles vivent dans la peur de perdre un être qui leur est cher (époux, fils, père…). 

Elles sont confrontées à des difficultés matérielles et doivent s’impliquer dans la vie économique en accomplissant certaines tâches, autrefois réservées aux hommes. Des tâches parfois difficiles que les hommes ont été contraints d’abandonner (moisson, vendanges, travaux des champs…).

Elles doivent maintenir l’activité des campagnes, terminer les récoltes et préparer les récoltes à venir. La majorité des femmes devaient donc « remplacer » les hommes tout en continuant d’entretenir leur foyer.

Le travail des femmes aux champs

L'établissement de l'Assistance aux Convalescents militaires (ACM) N° 44

Créée dès le début des combats à l’initiative de la Comtesse GREFFULHE, l’œuvre d’assistance aux convalescents militaires a été rattachée directement au ministère de la guerre et a reçu le mandat de provoquer et de coordonner les initiatives individuelles. Des centaines d’établissements de ce type ont été créés en France. Pour la 15ème région militaire c’est M Felix PRAX qui assure la coordination des 172 ACM implantés dans la région. A Marseille 23 établissement sont créés, un comité de patronage est constitué par les principales instances marseillaises, Henri RASTIT négociant demeurant à Château Gombert en est membre.

Bureau

– SARDOU Louis, Président
– FOUQUE Frédéric, Vice-Président
– COULET César, Économe
– DEVAUX Jules, Secrétaire Général
– JULIEN PIGNOL Jean, Baptiste Secrétaire
– FABRE Paul, Vice –Secrétaire
– TAMBON Jean Baptiste, Trésorier

Conseillers
 – BARIELLE Honoré – CAUVIN Mathieu
 – JULIEN Jean Baptiste – MABILY Joseph
 – JULIEN Louis – MAGNE Joseph
 – JULIEN Marius – MICHEL Florent
 – ROMAN François – BUHOT Sifrein

Le premier Conseil d'Administration
Le second conseil

Au mois d’aout 1917, le conseil d’administration du fait de la mobilisation de plusieurs de ses membres, laisse la place à un comité des dames qui assurera la continuité de l’œuvre. Le Baron De Gombert et Mme JULIEN PIGNOL entreprirent les démarches nécessaires pour constituer l’organisation qui prendra la relève. 451 Gombertois ont contribué au fonctionnement de cet établissement par des dons d’argent ou de matériel, ou en assurant des prestations pour le bon fonctionnement quotidien. Leur noms sont inscrits dans le livre d’or.

Emplacement de l'hopital

Le Baron Odon de SAMATAN a donné gratuitement aux convalescents militaires de Château Gombert la jouissance de la maison lui appartenant située en dessous de son domaine de la Parade. D’une capacité de 20 à 25 lits l’établissement a fonctionné du 1er octobre 1914 au 1er avril 1919.

Une rue du village porte son nom.

Vue d'avion de la propriété
Devant la maison
Carte à la famille recto
Carte à la famille verso

Le premier Monument aux Morts de Château Gombert

Par une loi promulguée le 25 octobre 1919, le président Raymond POINCARE et le Président du Conseil, Ministre de la Guerre Georges CLEMENCEAU, actent le principe de créer des monuments à la gloire des combattants de 14-18 et d’en célébrer la mémoire chaque 1 ou 2 novembre dans toutes les communes de France, d’Algérie, et des colonies.

L’originalité de celui de Château Gombert résidait dans le quatrain en provençal qui est gravé depuis sa construction le 30 juillet 1922 sur la face nord de son piédestal : Ce quatrain est actuellement masqué par les plaques de marbre portant les noms des victimes de la guerre de 1939-1945, et de la guerre d’Algérie.

Pèr ounoura vouesto memori
Bèns enfants de Castèu-Goumbert,
Miès que lou brout de laurié verd
L’a lou trelus d’eterno glori.

Pour honorer votre mémoire
Beaux enfants de Château-Gombert,
Mieux que le rameau de laurier vert
Il y a l’éclat de la gloire éternelle.

Création du comité

Un premier monument aux morts a été édifié le 30 juillet 1922 grâce à une souscription auprès de la population du village. La sculpture originale d’Eugène GOSSELIN a ensuite été remplacée le 11 novembre 1957 par une œuvre de Louis BOTINELLY sculpteur Marseillais, financée par une nouvelle souscription.

Le conseil Général des BdR donne 1000 Francs
La ville de Marseille donne 500 Francs et des matériaux
Le groupe Saint Eloi se Château Gombert donne 2000 Francs et alloue une participation de 400 francs par an pour l’entretien du monument. (CIQ 27/11/1927)
De nombreux Gombertois ont œuvré bénévolement à la réalisation de l’ensemble

Fin de chantier pour le monument
Carte postale

Alors qu’il est élève de Jules Coutan à l’École nationale des Beaux-Arts, Eugène GOSSELIN réalise pour le compte de l’État des copies en marbre : tête de Néron enfant d’après l’antique en 1911 et tête de Saint Georges d’après Donatello en 1913 (musée de Carpentras). 

Après la première Guerre mondiale, il revient à Marseille où il sculpte le Monument aux morts de Château-Gombert (remplacé en 1957 par celui de Louis Botinelly).

En 1922, il participe à la fondation de l’Association Professionnelle Arts et Lettres de Provence ; il est membre et délégué de la commission de sculpture. Il intervient également en tant qu’ornemaniste sur le chantier de l’escalier monumental de la gare Saint-Charles.

Le second monument de 1957

Réunie le 24 février 1957 sous la présidence d’Isidore SABATINI, président de l’association des anciens combattants des deux guerres 14-18 et 39-45 de Château Gombert, l’assemblée générale des anciens combattants vote la réfection du monument de 1922. Le 19 mai 1957, se constitue un comité pour l’exécution du projet qui décide de confier à Louis BOTINELLY la réalisation de la nouvelle statue. 

Un compromis valant commande est passé le 25 mai 1957. Les signataires sont Louis BOTINELLY sculpteur, Isidore SABATINI président de l’association des anciens combattants, et J-B JULIEN PIGNOL en sa qualité d’un des plus anciens combattants de Château Gombert. L’œuvre commandée représente un groupe réalisé en pierre des Estaillades d’une hauteur de 3,30 mètres symbolisant la France couronnant le Poilu. Elle coutera un million de francs (soit environ 20 000 Euros en 2014 selon l’INSEE).

Pour couvrir la somme qui devra être payée en trois échéances (commande, mise en place, achèvement), une nouvelle souscription est ouverte. Sans préjuger du résultat de celle-ci, Jean Baptiste JULIEN PIGNOL s’engage à parfaire la différence sur ses propres deniers et à payer l’artiste à chacune des échéances.

Le monument devra contractuellement être inauguré le 11 novembre 1957, il le sera.

Inauguration du nouveau monument (photo Jules CAYROL)

Lieux de mémoire

Dans l’église Saint Mathieu de Château Gombert, une chapelle est dédiée aux victimes de la guerre 14-18. Sur les plaques de marbre placées de part et d’autre sont inscrits 67 noms alors que sur le Monument aux Morts il y en a 77. Par ailleurs 3 des noms inscrits dans l’église ne sont pas au monument.

Plaque de gauche
Groupe St Eloi
Cette chapelle était dédiée autrefois à la confrérie de Saint Eloi.
Plaque de droite
Comité du Monument
Ecole Bd Fernand DURBEC
Cimetière du village

Familles gombertoises

La chapelle des femmes (ex chapelle des filles) sur la place du village recevra les cercueils avant qu’ils soient ensevelis. On peut imaginer la tristesse et la peur qui devaient régner ce funeste jour où ce sont 14 cercueils qui seront reçus ensemble et déposés dans cette chapelle qui fut autrefois dédiée aux jeunes filles puis aux femmes du village, lesquelles ce jour-là pleuraient un proche. Certaines familles Gombertoises ont accueilli dans leur caveau familial les dépouilles de soldat dont les parents n’en possédaient pas. Une famille a offert à la communauté villageoise un caveau familial pour qu’il devienne le tombeau des enfants de Château Gombert morts pour la France.

Cimetière provisoire de Dieuze
Camille Baudran