Les grottes Loubière
Situées dans les collines du village de Château Gombert, les Grottes Loubière sont un site archéologique dont l’histoire n’a rien à envier aux autres cavités connues. Au contraire même puisque sa découverte a révélé des trésors historiques et l’a transformé en haut lieu touristique, jusqu’à sa fermeture en 1989.




Exploration par Mr Paul COURBON
Images issues d’un article rédigé en 2017 par Paul Courbon, publié dans le site Chronique sous terraine
La grotte Loubiere aujourd’hui murée par mesure de sécurité, a une longue histoire. Théâtre d’un meurtre en 1898, topographiée par Jules Gavet en 1899, elle avait ensuite été aménagée, avant d’être fermée en 1989.L’auteur décrit cette cavité hors du commun.




HISTORIQUE (Compilation de diverses notes et articles de presse)
La grotte se trouve à 2 Km au nord-ouest du village de Château Gombert, elle s’ouvre au midi à une altitude de 269 m. C’est en 1829 qu’un jeune explorateur de fortune J.Simonet la découvrit. Son nom et la date de sa découverte sont inscrits sur une concrétion de la Baume Loubière, « le Boudha ».
La première prospection s’effectua en 1886. Le professeur E. Fournier, doyen de la Faculté de Besançon et C. Rivière font une communication en 1893 à la Société d’anthropologie de Paris, de leur découverte et de leurs travaux. Couteaux, racloirs, grattoirs, poinçons en os et des éclats de silex furent trouvés dans le sol, ainsi que de nombreux tessons de poterie rappellent les objets familiers de la vie de nos ancêtres.
En 1898, la grotte fut murée après un drame (assassinat d’une fillette) qui attirait les curieux trop nombreux. Le danger d’accidents représenté par ces boyaux sombres et glissants motiva la décision. C’est en 1915 que l’assassin, un vieux berger, soulagera sa conscience et avouera son crime en confession avant de mourir.
En 1930, une société a voulu rentabiliser les grottes. La Société Foncière Phocéenne Durrieux Griffoni & Pellerin firent entreprendre les travaux nécessaires. Ce fut un désastre pour la recherche et les fouilles furent compromises. Que de dégâts sur un site archéologique qui méritait les études des scientifiques. Un géologue de Montpellier avait emporté divers objets et plus de cent kilos d’ossements extraits de la grotte, dont on n’a jamais plus entendu parler. (Provincia 1931)
C’est dans les déblais qui avaient été jetés dehors, par tombereaux, que Degerrin-Ricard put recueillir en 1931 quelques vestiges archéologiques : une hachette triangulaire en roche blanchâtre, jadéide, des fragments d’autres haches, éclats de silex, tessons, céramiques de l’âge de ‘bronze et de fer et aussi de la poterie romaine desler du 2ème siècles avant Jésus-Christ.
Monsieur Georges Daumas, archéologue, informé par Degerrin-Ricard, se rendit sur les lieux, commença une nouvelle fouille, toujours en 1931, dans les déblais hors de la grotte, l’intérieur ayant été bouleversé. on put néanmoins reconstituer des ustensiles ménagers, bols assiettes, vases, marmites, petites jarres décorées d’incisions et de pointillés, peu de silex, la période en pierre polie étant représentée par une hache en serpentine et des coquilles percées pour la confection des colliers. Ces vestiges son
t exposés au Muséum de Longchamp.
Dans son rapport sur le présence d’objets italiques d’importation dans un gisement de l’âge de bronze à Marseille paru dans la revue d’études ligures, en 1948, l’archéologue G. Daumas affirme les étroits rapports qui ont eu lieu entre la Basse Provence et la Ligurie. Il déclare que la Baume Loubière est la plus importante station préhistorique de Marseille et de ses environs. Elle a servi de refuge à une population de l’âge de la Pierre Polie, utilisée parfois comme un magasin de réserves. Elle a pu être un véritable atelier de poteries, l’entrée pouvant être obstruée avec quelques blocs de pierre et la grotte possédant l’eau à volonté. Avec des provisions de viande séchée ces hommes pouvaient vivre là des mois entiers, pendant la période des grandes glaciations.
En 1936, M. Dujardin-Weqer, membre de la Société de Géographie et de Spéléologie fit la découverte d’un squelette préhistorique « Homo-sapiens » extrêmement primitif.
Le cinéma fut tenté par les décors extraordinaires de la Grotte Loubière. En 1946, Gilles GRANGIER a tourné avec Fernandel les aventures de Cabassou. En 1954 on y tourna le film « Peau d’Ours » de Grimm. En 1966, le cinéma italien y réalisa une dramatique.
Enfin, la littérature s’est aussi emparée du sujet. L’écrivain Raymond Jean publia « Fontaine Obscure ». Dans la grotte se seraient déroulées d’effroyables scènes sabbatiques, bacchanales et autres débauches sataniques. Plus récemment, Jean CONTRUCCI a situé dans les grottes le départ de son roman »Le mystère de la Soubeyrane.
On peut admirer la cascade pétrifiée avec ses chandelles hautes de 7 m., d’étonnantes draperies de pierre, des orgues, les formes bizarres des concrétions calcaires, on peut imaginer toutes sortes de monstres ou de figurines, des éléphants, des fauteuils (du diable, bien sûr !, le jambon, le chêne, des salles surprenantes forées jadis par les formidables coups de bélier des eaux tumultueuses.
Après avoir été transformées en « boite de nuit, leur fermeture a été décidée par la Ville de Marseille en mars 1989.
De l’exploration au cinéma en passant par la litérature, les grottes Loubière ont été inspirantes
Visite guidée par Patrick RENSIN , fils de Georges-Henri RENSIN avant dernier guide des Grottes Loubière


Les plus grands moments de mon enfance, se sont toutes mes vacances scolaires que je passais auprès de mon père aux Grottes Loubières où il était guide.
Je connaissais chaque parcelle et recoins de cette grotte. Après les explications de mon père, les Stalagmites et les stalactites n’avaient plus de secret pour moi. La descente des grands escaliers métalliques pour atteindre la première salle de la grotte ou commençait la visite guidé faite par mon père. Il y avait des formes qui pouvaient représenter des personnages et des objets comme : le berger, le moine pénitent, la vierge et l’enfant, le jambon de Parme, la chaise du diable, les orgues, la salle des tombeaux et il y avait même une source d’eau pure connue seulement de mon père.
Monsieur Joe, son patron avait donné à mon père, pour le taquiner, le surnom de Nathalie comme dans la chanson de Gilbert BECAUD.
A la fin de chaque visite de la grotte, en haut de l’escalier en fer, mon père disait cette phrase « j’espère que cette visite guidée vous a plu et que vous avez passé un bon moment mais avant de sortir de ces lieux, pensez au guide, il a une famille nombreuse ».
Je me souvient d’un jour pour des touristes Allemands, venus en car, mon père avait fait la visite de la grottes en allemand, j’ai appris beaucoup plus tard qu’il avait été déporté STO (service du travail obligatoire) en Allemagne pendant 2 ans et demi lors de la deuxième guerre mondiale et qu’il le parlait couramment mais également l’Italien et le Corse.
J’ai même assisté un soir d’été, dans ces grottes, dans les années « 70 » à un Ballet représenté par, je crois par l’Opéra de Marseille.

Revue de presse






