Une expédition en 1895
Le jambon
Visite des grottes Loubière à Château-Gombert
Les grandes orgues
Les plus grands moments de mon enfance, se sont toutes mes vacances scolaires que je passais auprès de mon père aux Grottes Loubières où il était guide.
Je connaissais chaque parcelle et recoins de cette grotte. Après les explications de mon père, les Stalagmites et les stalactites n’avaient plus de secret pour moi. La descente des grands escaliers métalliques pour atteindre la première salle de la grotte ou commençait la visite guidé faite par mon père. Il y avait des formes qui pouvaient représenter des personnages et des objets comme : le berger, le moine pénitent, la vierge et l’enfant, le jambon de Parme, la chaise du diable, les orgues, la salle des tombeaux et il y avait même une source d’eau pure connue seulement de mon père.
Monsieur Joe, son patron avait donné à mon père, pour le taquiner, le surnom de Nathalie comme dans la chanson de Gilbert BECAUD.
A la fin de chaque visite de la grotte, en haut de l'escalier en fer, mon père disait cette phrase "j'espère que cette visite guidée vous a plu et que vous avez passé un bon moment mais avant de sortir de ces lieux, pensez au guide, il a une famille nombreuse".
Je me souvient d'un jour pour des touristes Allemands, venus en car, mon père avait fait la visite de la grottes en allemand, j'ai appris beaucoup plus tard qu'il avait été déporté STO (service du travail obligatoire) en Allemagne pendant 2 ans et demi lors de la deuxième guerre mondiale et qu'il le parlait couramment mais également l'Italien et le Corse.
J’ai même assisté un soir d’été, dans ces grottes, dans les années "70" à un Ballet représenté par, je crois par l’Opéra de Marseille.
Visite guidée par Patrick RENSIN , fils de Georges-Henri RENSIN
avant dernier guide des Grottes Loubière
Visite guidée pour un groupe de St Martin d’Arenc
Dédicace pour le guide de la part des visiteurs sur la photo du groupe de St Martin d’Arenc
La Grotte du diable
Descente dans la grande salle
Document trouvé dans la grotte
Circuit de visite
Plan dressé en 1899
HISTORIQUE (Compilation de diverses notes et articles de presse)
La grotte se trouve à 2 Km au nord-ouest du village de Château Gombert, elle s'ouvre au midi à une altitude de 269 m. C'est en 1829 qu'un jeune explorateur de fortune J.Simonet la découvrit.
Son nom et la date de sa découverte sont inscrits sur une concrétion de la Baume Loubière, "le Boudha".
La première prospection s'effectua en 1886. Le professeur E. Fournier, doyen de la Faculté de Besançon et C. Rivière font une communication en 1893 à la Société d'anthropologie de Paris, de leur découverte et de leurs travaux. Couteaux, racloirs, grattoirs, poinçons en os et des éclats de silex furent trouvés dans le sol, ainsi que de nombreux tessons de poterie rappellent les objets familiers de la vie de nos ancêtres.
En 1898, la grotte fut murée après un drame (assassinat d'une fillette) qui attirait les curieux trop nombreux. Le danger d'accidents représenté par ces boyaux sombres et glissants motiva la décision. C'est en 1915 que l'assassin, un vieux berger, soulagera sa conscience et avouera son crime en confession avant de mourir.
En 1930, une société a voulu rentabiliser les grottes. La Société Foncière Phocéenne Durrieux Griffoni & Pellerin firent entreprendre les travaux nécessaires. Ce fut un désastre pour la recherche et les fouilles furent compromises. Que de dégâts sur un site archéologique qui méritait les études des scientifiques. Un géologue de Montpellier avait emporté divers objets et plus de cent kilos d'ossements extraits de la grotte, dont on n'a jamais plus entendu parler. (Provincia 1931)
C'est dans les déblais qui avaient été jetés dehors, par tombereaux, que Degerrin-Ricard put recueillir en 1931 quelques vestiges archéologiques : une hachette triangulaire en roche blanchâtre, jadéide, des fragments d'autres haches, éclats de silex, tessons, céramiques de l'âge de 'bronze et de fer et aussi de la poterie romaine desler du 2ème siècles avant Jésus-Christ.
Monsieur Georges Daumas, archéologue, informé par Degerrin-Ricard, se rendit sur les lieux, commença une nouvelle fouille, toujours en 1931, dans les déblais hors de la grotte, l'intérieur ayant été bouleversé. on put néanmoins reconstituer des ustensiles ménagers, bols assiettes, vases, marmites, petites jarres décorées d'incisions et de pointillés, peu de silex, la période en pierre polie étant représentée par une hache en serpentine et des coquilles percées pour la confection des colliers. Ces vestiges sont exposés au Muséum de Longchamp.
Dans son rapport sur le présence d'objets italiques d'importation dans un gisement de l'âge de bronze à Marseille paru dans la revue d'études ligures, en 1948, l'archéologue G. Daumas affirme les étroits rapports qui ont eu lieu entre la Basse Provence et la Ligurie. Il déclare que la Baume Loubière est la plus importante station préhistorique de Marseille et de ses environs. Elle a servi de refuge à une population de l'âge de la Pierre Polie, utilisée parfois comme un magasin de réserves. Elle a pu être un véritable atelier de poteries, l'entrée pouvant être obstruée avec quelques blocs de pierre et la grotte possédant l'eau à volonté. Avec des provisions de viande séchée ces hommes pouvaient vivre là des mois entiers, pendant la période des grandes glaciations.
En 1936, M. Dujardin-Weqer, membre de la Société de Géographie et de Spéléologie fit la découverte d'un squelette préhistorique "Homo-sapiens" extrêmement primitif.
Le cinéma fut tenté par les décors extraordinaires de la Grotte Loubière. En 1954 on y tourna le film "Peau d'Ours" de Grimm. En 1966, le cinéma italien y réalisa une dramatique
Enfin, la littérature s'est aussi emparée du sujet. L'écrivain Raymond Jean publia "Fontaine Obscure". Dans la grotte se seraient déroulées d'effroyables scènes sabbatiques, bacchanales et autres débauches sataniques.
On peut admirer la cascade pétrifiée avec ses chandelles hautes de 7 m., d'étonnantes draperies de pierre, des orgues, les formes bizarres des concrétions calcaires, on peut imaginer toutes sortes de monstres ou de figurines, des éléphants, des fauteuils (du diable, bien sûr !, le jambon, le chêne, des salles surprenantes forées jadis par les formidables coups de bélier des eaux tumultueuses.
Après avoir été transformées en « boite de nuit, leur fermeture a été décidée par la Ville de Marseille en mars 1989.
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